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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 20:16

La planification 

C’est pourtant un mot qui a une traduction en arabe, étrangement ! Néanmoins, peu nombreux sont ceux qui planifient quelque chose ! Imaginez les difficultés de « bécassine – l’organisatrice » au pays du mektoub (destin) et d’inch’Allah (selon la volonté de Dieu). Je ne suis toujours pas habituée. J’ai toujours besoin de faire des listes, de faire des plannings, même si je n’ai pas grand chose à programmer. Ici donc, on commence par la première chose, une fois faite, on passe à la seconde, puis ainsi de suite. Inutile d’imaginer que l'on puisse faire deux choses en même temps ! et ne parlons pas du fameux « chemin critique » ! La logique même de MRP ou de planning n’est pas compréhensible ici. Il est par conséquent extrêmement difficile d’obtenir une échéance, un devis, une prévision. Les européens s’arrachent les cheveux dès qu’ils ne sont plus touristes et qu’ils veulent organiser quelque chose : projet immobilier, travaux, …

« Y’a pas de problème » - en marocain : « ma kayn’ch mouchkil »

J’ai lu quelque part un commentaire d’un européen « cette phrase est vraie jusqu’à ce que le problème survienne ». C’est sidérant à quel point les marocains sont capables à dédramatiser tout ce que nous serions amenés à appeler « problème ». Surtout, à chaque fois qu’on parle de quelque chose qui est dans le futur, à laquelle il faut penser, on a droit à une réponse du type « ma kayn’ch mouchkil », sans plus de détails. Dans la vie quotidienne, c’est pas trop dur, mais dès qu’on s’attaque au travail, ouille ! Je viens de préparer un dossier de réponse à un appel d’offre pour organiser une conférence pour 300 personnes environ l’an prochain : c’est pas évident de s’engager en disant qu’on maîtrise les choses. Cependant, il est vrai qu’ils ont une forte capacité à réagir à toute « difficulté » ou plutôt à tout événement inattendu. Il n’y a donc souvent pas réellement de problème : il est assez rapidement résolu…  Malheureusement assez régulièrement résolu avec des bouts de ficelle, du bricolage, du « travail d’arabe » diraient certains

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 20:14

Livres à lire au retour …ou avant de venir : je viens de lire un livre très bien fait « le Maroc des marocains – l’autre guide » aux éditions seuil. Il vient de sortir et a été écrit par une femme qui a vécu au Maroc et décrit le Maroc au quotidien de façon très claire. Il y a parfois quelques erreurs ou imprécisions, mais je l’ai beaucoup apprécié car il répond à certaines interrogations que l’on a quand on a passé un peu de temps ici. 

Au sujet de la place des femmes, il existe, pour ceux qui s’y intéressent, un livre excellent qui raconte une étude sociologique menée sur la vie et la place des femmes au Maroc : au delà de toute pudeur, de Soumaya Naamane-Guessous – édition eddif.

 

Normes strictes – dualité forte entre tradition et modernité : ici, on ne se dévisage pas – on ne regarde pas de haut celui ou celle qui n’est pas habillé comme soi (sauf pour ceux qui choquent par manque de pudeur). Nous avons ici des gens en tenue traditionnelle, hommes ou femmes, portant djellaba et babouches, et des gens en tenue « européenne », sans conflit, sans regard de travers. Je m’imagine à Paris, dans un café, voyant apparaître un homme en tenue traditionnelle bretonne ou une femme en tenue traditionnelle provençale : les autres (dits « normaux » ou branchés) les regarderaient avec un sourire en coin. Ici, tout est possible, dans le respect des choix de chacun.

En revanche, une femme en djellaba et / ou voilée, ne se fera pas siffler ou aborder dans la rue, même si elle est seule. Celle qui est en tenue européenne, elle, laisse entendre, par sa tenue, qu’elle est moderne et moins respectable : elle se fera siffler. Cela d’autant plus qu’elle aura des tenues moulantes ou sexy.

Etrangement, une certaine « jeunesse dorée », bourgeoisie « nouveau riche », très influencée par l’occident, a laissé tomber les traditions et est passée de façon assez excessive à une mode qu’on pourrait qualifier de parisienne sans modération. Peut-être y aura-t-il un retour de balancier dans l’autre sens plus tard.

D’ailleurs, dans la série des modes récentes, liée à la montée de l’islamisme dans les pays musulmans, on voit maintenant quelques femmes voilées totalement - parfois on ne voit même pas un œil (un voile noir transparent couvre tout le visage) – et qui portent même des gants noirs. Elles sont très impressionnantes et font un peu peur. Elles sont souvent par 2 ou 3. Quant aux hommes, ceux qui ont une tendance radicale ou intégriste se reconnaissent, en plus de leur tenue traditionnelle, par leur barbe fournie.

  

Les 5 prières quotidiennes :

 

L’Islam se traduit, entre autres,  par 5 prières par jour. C’est un des piliers de la religion et, l’islam étant religion d’état au Maroc, c’est très suivi, au moins extérieurement : les appels à la prière ont lieu dans toutes les mosquées (à partir du minaret) 5 fois par jour : au lever du soleil, vers midi, en milieu d’après midi, au coucher du soleil et environ 2 heures après le coucher du soleil.

Le premier appel a lieu avant le lever du soleil : peu gênant en hiver, en ce moment c’est à 3 heures 45 du matin que le muezzin se met à chanter ! Il commence par chanter quelques incantations (ce sont de jolis chants) avant de faire l’appel en lui-même (le même pour les 5 prières). Autre appel spécifique : celui de la prière de 12h30 le vendredi – jour où la prière de milieu de journée doit obligatoirement être faite à la mosquée. Alors, avant l’appel lui-même, il y a également lecture de versets coraniques.

Pour prévenir les fidèles du jour de la grande prière, sur tout minaret est hissé (il y a une potence prévue à cet effet) un drapeau bleu le jeudi soir, qui est remplacé par un drapeau blanc le vendredi vers 11 heures. On sait alors qu’il ne faut pas s’éloigner de la mosquée.

Le vendredi, traditionnellement, les femmes mendiantes font la quête à la sortie de la célébration. Il est d’usage de donner l’aumône. C’est aussi le vendredi que l’on rend visite aux morts dans les cimetières.

L’appel en soi dit « Allah est grand, Allah est grand, je reconnais / j’atteste qu’il n’y a aucune divinité / aucun Dieu qu’Allah, J’atteste que Mohamed (Mahomet) est le messager de Dieu / le prophète d’Allah, allez prier, allez-y pour la réussite (la prière, qui amène à la réussite dans le royaume de Dieu), Allah est grand, il n’y a aucune divinité qu’Allah ». Cela correspond à la profession de foi de l’Islam. Le Maroc est le seul pays musulman où le rôle du muezzin a été maintenu : 5 fois par jour, dans toutes les mosquées du Maroc, un homme appelle à la prière, en vrai (ailleurs, ce sont des enregistrements). 
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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 20:11

Un peu de vocabulaire découvert au fil des expériences et des lectures :

Guellassat : les femmes qui travaillent dans le hammam,

Hannayat : celles qui font le henné,

Nn’gaffat : celles que s’occupent de la jeune mariée pendant la fête du mariage

Zzeghrarit : les youyou

Mika : sacs plastic noirs indestructibles

 

Les sorties entre mecs – la place des femmes : ici c’est assez habituel, les hommes se voient entre eux, les femmes restent à la maison (c’est pour protéger la femme qu’on ne la sort pas – elle risquerait de rencontrer des gens qui lui manqueraient de respect). Il y a même des soirées organisées chez l’un des hommes, sans les « épouses ». Pour ceux qui connaissent les amis de Khalil, l’autre soir, Khalil m’annonce qu’il est invité à dîner chez Mohamed avec des copains. Je commente en disant que j’aimerais venir, et il me répond sans complexe qu’il n’y aura pas de femmes… (finalement il est allé simplement boire un verre et est resté dîner avec moi) Heureusement cela n’arrive pas souvent, et je suis intégrée dans le groupe de copains. Cependant, je suis très souvent la seule fille dans une soirée où les garçons n’ont pas amené leur femme, même quand je la connais.

 

L’alcool : faux interdit et vrai tabou : comme vous le savez, la religion musulmane, selon l’interprétation qui en est faite au Maroc, interdit la consommation d’alcool. Vous ne verrez donc jamais un marocain buvant de l’alcool devant tout le monde, et surtout pas devant sa mère ! Par respect pour elle. Dans la medina, vous ne trouvez pas d’alcool à vendre, ni dans un café, ni dans une épicerie.

En revanche, il y a de l’alcool en vente libre chez Marjane (hyper) et chez des épiciers dans la ville moderne, les marocains peuvent en acheter quand ils veulent. Par ailleurs, dans tous les restaurants et hôtels pour européens on trouve sans problème ce que l’on veut à boire. Dans certains cas, dans un même lieu, on sert les occidentaux et pas les marocains… c’est pas grave,  je commande une bière et Khalil une eau minérale…

Etrangement, les vendeurs d’alcool (hyper et épiciers) ne vendent pas aux marocains après 22 heures ni pendant les trois jours autour de chaque fête religieuse. Nous venons de fêter le mouloud (anniversaire de la naissance du prophète) et Mohamed (toujours le même) avait invité ses copains à dîner la veille de la fête en oubliant qu’il ne pourrait pas acheter la boisson. J’ai donc été envoyée faire les courses chez marjane. La partie « cave » a un rideau de fer baissé à moitié et deux vigiles gardent l’entrée. Ils me demandent ma carte d’identité afin de pouvoir rentrer. En sortant, ils me souhaitent « bon appétit Madame Naciri…sachant pertinemment que mon mari (marocain, donc musulman) allait donc boire !

Ce qui est le plus étonnant, c’est que Khalil et moi nous sommes fait littéralement harceler par une quantité incroyable de marocains qui voulaient acheter de la bière (ou autre alcool) et n’en avaient pas l’autorisation. Ils nous demandaient d’aller pour eux dans la partie cave…Ils avaient repéré la petite française dans les rayons pendant qu’on faisait nos courses, et bien que nous ayons caché dans notre cadie les bouteilles avec les yaourts et autres produits, on s’est fait harceler jusque dans le parking. Nous avons refusé à tous, Khalil se faisant parfois un peu insulter…et moi me faisant traiter de musulmane…mais poliment !

 

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 19:59

Les do’s and don’t : Il me semble que la société marocaine est plus normée que la société française, mais c’est certainement parce que les normes françaises sont tellement intégrées (chez moi) que je ne m’en rend plus compte. A l’inverse, comme je suis très attentive à essayer de ne pas faire d’impairs, j’ai le sentiment que les « obligations » ou les choses qui « ne se font pas » sont légion. « Hchouma » veut dire « ça ne se fait pas – c’est honteux » - on le dit aux enfants… et aux femmes…

·      On ne se mouche pas en public, c’est impoli (en revanche, on rote sans problème – même si l’on ne dit pas « hammdoulillah » !- ce qui est cependant la politesse),

·      Une femme ne va pas au café seule (heureusement, une européenne n’est pas jugée comme une marocaine). Cependant, une fille seule dans la rue se fait siffler (ou draguer de toutes les façons possibles) deux fois plus qu'à Rome, c'est vous dire !

·      On sert du thé aux invités dès qu’ils s’installent : on ne demande pas ce qu’ils veulent boire, on ne demande pas « tu veux du thé ou du café ? » : on sert du thé.

·      On ne refuse pas de prendre le thé chez quelqu’un, il y a d’ailleurs normalement 3 tournées traditionnelles à accepter : la première est pour la politesse, la seconde pour papoter et la troisième pour le vrai plaisir.

·      On se lave les mains avant de passer à table (vous allez me dire que chez nous aussi – d’ailleurs mes parents me l’ont bien appris) et ici on se lave également la bouche et les oreilles. Cela vient des ablutions faites également avant les prières (5 par jour)

·      On mange avec la main droite (la gauche étant réservée pour faire les ablutions)

·      On mange dans le même plat, donc on prend ce qui se trouve devant soi dans le plat commun : on ne va pas chercher le joli morceau de viande qui se trouve devant le voisin,

·      On ne marche pas avec des chaussures sur un tapis (encore moins sur un tapis de prière). Ceci est totalement rentré dans les mœurs : les enfants, dès leur plus jeune âge, ont l’habitude de se déchausser dès qu’ils arrivent sur un tapis : Ayoub, mon neveu, a Deux ans et demi et suit cet usage parfaitement.

 

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 19:57

Les fêtes : la fête, au Maroc, c’est la famille qui se retrouve. Famille au sens large, qui intègre les cousins de toute sorte. C’est une occasion que l’on manque rarement et les gens font des kilomètres pour se retrouver. Il y a deux fêtes majeures : au Maroc on les appelle la petite fête et la grande fête, ce sont celle de la fin du ramadan et celle du sacrifice. La tradition veut qu’on se retrouve chez les parents, on y boit du thé à la menthe, on y mange de bons repas, on papote. Dans les repas, beaucoup de viande pour les fêtes : couscous, méchoui, tajines, pastilla, brochettes. En entrée, souvent des salades, en dessert, toujours des fruits, parfois une salade de fruits, jamais de gâteaux (c’est réservé pour accompagner le thé, en dehors des repas). Les fêtes ne sont pas des moments où l’on danse. On danse pour les mariages (pas vécu pour le moment). En revanche, on fait venir une personne qui fait des décorations au henné sur les mains des femmes. Ce sont des dessins très beaux, souvent géométriques ou avec des arabesques. Elle utilise une pâte  vert foncé qui ressemble à des épinards sans crème qu’elle dépose à l’aide d’une seringue. Le tatouage, d’une couleur orange plus ou moins foncé, reste environ un mois sur la peau, mais pour que cela marque bien, il faut laisser sécher longtemps, ajouter un mélange d’huile, d’ail et de citron pour que la couleur fonce, c’est long ça démange un peu, et surtout, on ne peut rien faire pendant ce temps là.

 

La musique, la chanson et le sens du rythme : c’est un bonheur ! Je me sens très gauche, bonne petite bretonne bien raide, telle bécassine, à côté de ces gens baignés dans le rythme depuis tout petits (sur le dos de leur mère pendant toute l’enfance) : tout le monde tape dans ses mains, chacun à son rythme, et on fait tourner la tête avec un sourire jusqu’aux oreilles et c’est la fête. Dés la petite enfance, ils apprennent tous à frapper dans leurs mains, à suivre le rythme, pour les femmes à « onduler du bassin et des épaules ». Toutes les chansons populaires marocaines sont connues par cœur par tous, et ça chante dès que l’on entend un air connu. Etrangement, contrairement à « chez nous » la tradition, les chansons avec luth et darbouka ne sont pas seulement écoutées et appréciées par les plus de 50 ans. D’ailleurs, le samedi soir, sur les deux chaînes nationales marocaines, on a des spectacles de musique marocaine avec orchestre en tenue et instruments traditionnels.

 

Le dimanche après midi dans les jardins de la menara : c’est la grande sortie du dimanche des marakchis. On y vient picniquer ou passer l’après-midi. Toute la famille est au rendez-vous, avec de quoi manger et de quoi boire, la bouteille de gaz  et le canoun sont là pour faire cuire le repas et bouillir l’eau du thé, des darboukas pour taper dessus et chanter, on s’étale sous les oliviers, et c’est le bonheur simple de la famille en repos hebdomadaire. La foule est impressionnante autour du bassin d’eau et de tous les côtés dans les jardins. C’est l’endroit vert de Marrakech accessible à pied et gratuit.
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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 19:54

La télé dans les familles : c‘est un désespoir ! Quasiment tout le monde a la parabole (ce qui, soit dit en passant, défigure les jolis villages du Sud et de l’Atlas) et la télé marche du matin au soir dans le salon familial. On déjeune devant, on dîne devant et tout se passe avec la télé en marche. C’est ainsi dans les ¾ des foyers ! Coupant ainsi toute envie de lancer une conversation, on a tous les yeux rivés sur une sorte de fenêtre qui fait que l’on est en réalité absents, absorbé avec un air hébété pas ce carré animé, parfois même sans le son.

 

Les vêtements : la djellaba est la tenue d’extérieur standard, portée par tous, hommes ou femmes, riches ou pauvres, en toutes occasions. Elle donne l’avantage de cacher tout ce qu’il y a dessous : misère ou richesse, formes « inélégantes », mains qui grattent les « parties ». Celle des femmes est souvent dans une matière plus légère que celle des hommes, parfois avec des broderies et de couleurs plus claires ou gaies. Elles ont une capuche très longue qui tombe jusque dans le creux des reins. Celle des hommes est sobre et épaisse, souvent en lainage, sans broderies superflues. Savez-vous que la djellaba est en fait la tenue des moines, récupérée comme tenue de camouflage par les hommes d’abord, puis, seulement dans les années 40, par les femmes. C’était à l’époque très avant-gardiste pour une femme de porter une djellaba.

En dessous, les femmes ont habituellement une robe, un « jabador » (ensemble tunique et pantalon assortis qui se met également sans djellaba par dessus) ou un pull et un pantalon. Souvent, le pantalon est plutôt un caleçon ou une sorte de bas de pyjama (pour nous). Arrivés chez eux, ils enlèvent la djellaba se mettent en tenue décontractée : survêtement ou pyjama.

Les chaussures sont souvent ce que nous appelons des babouches (ce mot n’est pas arabe !), avec ou sans chaussettes, mais aussi de plus en plus des chaussures de type occidentales, de même que la tenue est souvent occidentale.

Les tenues de fêtes : djellaba blanche, babouches jaunes et fez rouge pour les hommes (sur la tête ils portent fez, turban, petit bonnet blanc, indifféremment). Pour les femmes, la tikchitta est la tenue que l’on voit le plus souvent : une robe unie dessous, une tunique par dessus, fendue des 2 côtés, avec motifs, dorures, brillance, etc, et une ceinture dorée ou en broderie.

Lorsque l’on rentre chez les gens, en particulier des qu’on met les pieds sur un tapis, on ôte ses chaussures. C’est une marque de respect, de politesse, et d’hygiène que j’apprécie beaucoup, sauf quand cela donne des odeurs, mais c’est rare. Cela fait que j’essaie de ne pas mettre des chaussures montantes à lacets quand je suis invitée, sinon c’est très peu pratique. On trouve dans l’entrée toutes les chaussures des membres de la famille et des invités, et le plus comique est que chacun qui sort de la pièce (pour aller aux toilettes ou à la cuisine par ex) prend les chaussures les plus pratiques à mettre, même si ce ne sont pas les siennes. C’est ainsi qu’on peut apercevoir Khalil dans la cour chez sa mère avec les petites babouches de sa mère aux pieds, marchant en traînant les pieds, obligatoirement (très chic).

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 19:51

La circulation n’est pas si bordélique que l’on croirait. Ou bien c’est que je m’y suis habituée. En fait, la plus grande difficulté est qu’il faut anticiper toute sorte de conduite de tous les véhicules présents : sur une route quelconque et dans les rues (même en pleine ville) on a, dans l’ordre : des piétons, jamais en file indienne lorsqu’ils sont 2 ou 3 mais de front, des vélos, souvent par deux, de front, des mobylettes, des charrettes tirées par hommes, ânes, chevaux, et enfin les véhicules motorisés à 4 roues. Souvent, une rue à deux voies consacre la première aux véhicules lents et les voitures sont sur la seconde voie. J’ai vu un semi-remorque faire demi tour sans complexe sur une 4 voies à l’entrée de Marrakech alors qu’il avait une double ligne blanche au milieu ! Un autre danger est le fait que les voitures passent au rouge s’il n’y a pas de flic à un carrefour. Alors il faut ralentir lorsqu’il y a un feu, même vert, au cas où !  Ce qui est le plus étonnant c’est à quel point deux chauffeurs, après s’être traités de tous les noms au moment d’un problème de priorité, se font des sourires et petits signes de politesse juste après comme s’il ne s’était rien passé : pas de rancune, contrairement aux français, qui sont capables, pour se venger et faire peur à l’autre, de changer de parcours et de se lancer dans une sorte de course poursuite à la « starsky et Hutch ».

Dans les rues, ce qui étonne le plus, c’est le nombre de moyens de transport très variés qui existent : les calèches, les charrettes tirées par des mules – ânes ou chevaux (des producteurs agricoles voisins), des hommes à cheval (souvent des militaires ou policiers), des vélos en quantité, des mobylettes (une famille entière dessus), des petits taxis, des grands taxis (dangers sur la route), des voitures, autobus, charrettes à bras (tirées par des hommes), des camions d’un autre âge qui crachent une épaisse fumée noire, et parfois, mais surtout sur des terrains vagues, des dromadaires, pour les touristes. A tout cela, il faut ajouter les piétons qui marchent sur la chaussée, car les trottoirs sont soit en mauvais état soit encombrés par les voitures garées. Tout cela rend la circulation difficile d’autant que les règles et le code de la route sont assez peu respectés. Il faut anticiper les attitudes de chacun et ne jamais trop freiner (surtout devant un piéton qui voudrait traverser) au risque de se faire rentrer dedans par derrière ou, moindre mal, de se faire engueuler par le flic du coin parce qu’on risque de créer un accident. En fait, étrangement, il n’y a pas trop d’accidents ou d‘accrochages, car les gens roulent assez doucement. On s’habitue très bien finalement.

 

L’administration et la loi : je crois cependant que je n’en suis qu’au début de mon étonnement dans ce domaine, car nous n’avons eu qu’à entreprendre la validation du mariage réalisé en France. La loi ici est le reflet de l’Islam. Mais selon les pays, l’application des règles édictées par le Coran et les hadiths (la vie du prophète) varie suivant que l’on est plus ou moins « intégristes ». C’est ainsi, par exemple, que certains pays musulmans autorisent de boire de l’alcool et d’autres pas. Un mariage fait en France n’est pas reconnu au Maroc. Pour pouvoir valider notre mariage il a fallu passer plusieurs étapes, chacune étant dans un lieu différent, avec des interlocuteurs différents : cour d’appel, tribunal des affaires civiles (où il y a un bureau des mariages mixtes), commissariat de police, wilaya (sorte de conseil général qui regroupe plusieurs préfectures). Dépendant de la wilaya (dont le patron est le wali), notre dossier est suivi par le moquadem (chef du quartier qui sait tout ce qui se passe dans son fief) qui doit signer les résultats de l’enquête de l’administration. Le moquadem dépend du caïd de l’arrondissement qui rapporte au wali. Bref, après avoir fait une demande au juge du tribunal, il nous demande des papiers (pour Khalil et pour moi – originaux français et traductions en arabe – en trois exemplaires certifiés conformes – la certification se fait à l’arrondissement où les choses traînent) et enclenche une demande d’enquête à la police et à la wilaya. De chaque côté, on nous demande encore les mêmes documents en plusieurs copies, on nous demande un stylo, pour pouvoir écrire, on nous demande d’aller faire faire des photocopies d’un document qui doit être complété, parce qu’il n’y a plus de copies ! ! ! Nous allons suivre notre dossier (sans le perdre : on se souviendra du dossier n° 54 / 2002 – Khalil va même jusqu’à le porter d’une administration à l’autre à la place du vaguemestre) mais sans montrer d’urgence car nous ne souhaitons pas verser de bakchichs. De chaque côté, pour mener l’enquête, les questions sont entre autres ce que nous appellerions des atteintes aux libertés d’opinion et à la vie privée ; mais nous avons répondu poliment, c’est comme cela ici (et encore, nous avons de la chance d’être déjà mariés : les questions sont moins nombreuses sur des choses intimes et nous n’avons pas eu à donner les résultats de tests de grossesse ni a dire si l’on a déjà fait l’amour ensemble). Quelles tendances politiques, syndicales, où et quand nous sommes nous rencontrés, suis-je enceinte…Après ces questions, le préposé rédige un document (manuellement sur une feuille de papier – je n’ai vu aucun ordinateur dans aucun bureau – que des tonnes de dossiers entassés les uns sur les autres … on a raison de suivre son dossier de près… Heureusement que Khalil ne travaillait pas pendant cette période et qu'il a pu s'occuper sérieusement de ce dossier. Sinon, j’aurais eu du mal à m’en charger, ne sachant pas où sont les différents bureaux concernés (d’ailleurs, comme certaines rues n’ont pas de nom, et bien souvent pas de numéros, je me serais énervée) et surtout n’ayant pas du tout la patience de Khalil.
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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 19:48

les poubelles, pas de tri sélectif, on dépose nos sacs poubelle dans un vieux bidon en fer rouillé en bas de l’immeuble. Là, des gens passent, si les chats ne sont pas venus tout mettre à sac avant, pour y trouver des choses intéressantes : tout se réutilise ici. L’usage veut que l’on mette dans un sac à part le pain rassi ou les restes de pain des repas. Ils sont récupérés par un monsieur qui les vend ensuite à des gens qui en nourrissent leurs animaux.

 

les sacs plastique noirs qui décorent désormais les arbres à la sortie des villes. Ces sacs sont si légers qu’ils s’envolent, essentiellement parce que les traitements de déchets ne sont pas très structurés (on a des décharges en plein air partout et certains quartiers ne gèrent quasiment pas leurs déchets – ça traîne dans des terrains vagues). Alors on les retrouve partout : ils s’accrochent aux arbustes à piquants qui longent les routes. C’est insupportable.

 

Les amis et la famille de passage : Nous avons eu à plusieurs reprises l’occasion d’avoir à la maison des amis de Khalil et une partie de sa famille. Ici, comme le salon marocain est constitué de grandes banquettes qui longent trois murs du salon, il y a suffisamment de place pour que plusieurs personnes s’allongent. On utilise les coussins des banquettes comme oreillers. C’est ainsi que les marocains dorment les uns chez les autres. Ils se recouvrent de grosses couvertures en synthétique très chaudes. Pour les uns comme pour les autres, ils ne viennent pas forcément pour une durée définie. On parle du départ seulement la veille du jour « J », ce qui, pour quelqu’un comme moi qui aime savoir à l’avance et planifier, c’est difficile. Autre chose qui m’est difficile : tous les marocains vivent avec la télé allumée. C’est assez fatiguant car on a un bruit de fond constant et surtout toute l’attention de tous, grands et petits qui se dirige vers cette fenêtre mouvante, même si l’on ne suit pas le programme. Cependant, on parle en même temps et on fait tout de même la conversation. D’ailleurs, même lorsque l’on regarde réellement un programme, on a les commentaires en direct de chacun. Au cinéma également, c'est assez marrant, tout le monde se permet les commentaires pendant le film : timidité lors d’un baiser, stress lors du suspens … et bien sûr les pop corn en prime…c’est folklo. Contrairement à ce que l’on raconte souvent, la famille n’est pas envahissante. On a eu pendant 4 ou 5 jours 3 adultes et 2 petits dans l’appartement. Tout était rangé dans les sacs de voyage dans la journée, pas de foutoir, des enfants très gentils et sages, toute la famille dans le salon de télé, Najat, la sœur de Khalil avait pris possession de la cuisine et nous préparait les repas pour tous, matin et soir.

 

Propriété : Il faut savoir qu’en arabe il n’existe pas de verbe signifiant « avoir » au sens de posséder : donc, ce qui est à moi est à toi…un copain est parti avec mes babouches (qui me servent de pantoufles et qui ici servent de chaussures) et est revenu après s’être promené avec dans les rues, et après s’être absenté deux jours
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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 19:46

Les pourboires, on laisse partout une pièce : un ou deux dirhams au café, 2 ou 3 au restaurant, 2 à 5 au parking (partout où l’on laisse la voiture il y a quelqu’un qui en gère l’espace et qui garde les véhicules – il faut toujours donner une pièce et il y a des tarifs), 1 dirham aux toilettes, etc.

 

Les mendiants sont partout et l’un des piliers de l’Islam étant la charité, on donne facilement une pièce – 1 dirham. Depuis quelque temps, ils s’habituent cependant à réclamer et à ne pas se « satisfaire » du dirham donné par le passant. Ils disent « c’est pas assez ». C’est assez gênant lorsque l’on arrive de pays opulents.

 

Environnement et pollution : Marrakech est une ville assez étalée, où vit entre 1,5 million et 3 millions d’habitants, selon les sources, et la croissance démographique étant forte, la ville s‘étend rapidement. On construit de tous les côtés. Je ne sais pas si les services de l’urbanisme travaillent sur une homogénéisation des constructions, sur une organisation de la circulation, de la gestion des déchets etc. Apparemment en tous cas, c’est pas très géré. Le seul domaine dans lequel Marrakech semble faire un effort massif et coordonné c’est l’état des routes et des trottoirs et la mise en place d’espaces verts : depuis que je suis ici, toutes les rues sont en travaux, tous les trottoirs également et on voit fleurir à chaque fois que cela est possible un petit parterre, une plate bande, un jardin. C’est superbe et cela augure une bien meilleure qualité de l’air.

En revanche, tout type de véhicule circule et il ne semble pas qu’il y ait des normes de pollution. Bus, camions, autocars, voitures, grands taxis, petits taxis, mobylettes, chevaux, mules, ânes, tout contribue à polluer la ville. Seuls les vélos et les piétons ne dégagent pas de CO2 (et encore…) mais ils en respirent à pleins poumons. Il me serait bien utile d’avoir mon vélo, mais l’air que propose la ville serait comme fumer 2 paquets de cigarettes par jour ! Autre pollution, qui diminue, elle, considérablement, c’est les déjetions des chevaux : on a obligé toutes les calèches à trimbaler un « recueil crottes » qui est très efficace : il n’y a plus un crottin de cheval sur la chaussée. Il reste tout de même ce que les ânes et mulets des charrettes déposent gentiment, mais c’est déjà un grand mieux. Ce que je ne sais pas c’est si les passagers des calèches ont les odeurs de ce porte crottin, car c’est un sac qui est mis sous la queue du cheval, juste sous les fesses, donc directement devant la calèche où sont installés les passagers. Autre chose très choquante c’est le nombre de décharges en plein air non gérées : en fait, dès qu’il y a un terrain vague, cela devient un dépotoir et personne, apparemment, ne s’en soucie, personne ne nettoie, n’entretient. Les chats et les chiens errants se font un plaisir de venir fouiller dans les immondices. Même des hommes, femmes et enfants (ce que l’on voit parfois à la télé quand on parle de la vraie misère) cherchent là des choses à récupérer. Cela sera ensuite réutilisé, restauré, revendu…Dans certains quartiers, le terrain vague-poubelle est juste en face des immeubles d’habitations. C’est également le terrain de jeu des gamins. C’est moche.

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 22:30

les habitudes alimentaires marocaines sont liées à la situation géographique du pays, au climat et à la religion. Nous avons la chance d’avoir de très bons fruits et légumes, favorisés par le soleil – on manque malheureusement de plus en plus d’eau. Le repas traditionnel est constitué de beaucoup de légumes et de pain avec un peu de viande. C’est souvent un tajine, sorte de ragoût qui allie légumes et viande avec des épices, que l’on mange en s‘aidant de pain, qui sert de couverts. Parfois, on commence par une salade – légumes crus (tomate – poivron - concombre – oignon) assaisonnés avec cumin, sel et huile d’olive ou par des olives, noires et vertes. On finit les repas par des fruits, nature ou en salade (orange, banane, pomme). Pour digérer, un thé à la menthe plutôt qu’un café.

 

Les repas se passent en famille, autour d’une table basse, sans un couvert formel, souvent sans assiette individuelle. Habituellement il y a un seul verre sur la table : il sert à tous. Bien sûr on ne boit pas de vin. En revanche, il y a souvent du coca ou du schweppes – surtout lorsqu’il y a des invités. Pour tajines, pastia, méchoui et couscous, on se sert tous dans le même plat, avec trois doigts ou avec du pain qui sert à pincer. On utilise une cuiller à soupe pour manger le couscous. Pour la salade, on met des fourchettes et parfois des assiettes individuelles. Alors ce sont de petites assiettes – déjà remplies en cuisine. On ne fait pas le service à table.

Sur la table, il y a toujours une nappe en plastique. On crache tous les déchets et noyaux sur la nappe, qui est ensuite nettoyée à l’aide d’une éponge ou d’une balayette et d’une pelle à poussière.

Toute la famille mange rapidement, personne n’attend vraiment l’autre, d’ailleurs on ne mange pas tous en même temps lorsque l’on est nombreux. Les hommes sont ensemble et les femmes de leur côté, même si l’on mange la même chose. Cela ne choque personne. Dès chaque plat fini, on débarrasse, on passe au plat suivant jusqu’à avoir tout nettoyé. Ensuite, pas de souci chacun rote sans complexe, on s’affale sur les canapés, et on digère.

Avant et après un repas, l’un des serviteurs passe avec l'aiguière - joli objet en cuivre, en argent ou en alu qui sert à recueillir l’eau versée avec une grosse bouilloire. Chacun son tour se savonne les mains, se les rince et on passe au voisin.

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