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Bonjour de Marrakech !

 

Voici 15 jours que nous sommes rentrés à Marrakech. Au début, nous avons eu très chaud, mais maintenant le temps est idéal. Heureusement pour ceux qui jeûnent (le ramadan a débuté le jour de la rentrée des classes de l’école d’Elias).

La rentrée était cette année à Auguste Renoir, l’école française. Elias y est entré en grande section. Il était très content de ce changement, tout excité de découvrir une nouvelle école. Il a tout de même avoué le matin du premier jour qu’il avait un petit peu peur, mais une fois que je lui ai dit que c’était normal car c‘était nouveau, et qu’il allait vite retrouver des copains des « Petites Colombes », il n’y a plus pensé. À peine étions-nous arrivés devant la classe, il a en effet retrouvé son meilleur copain de l’année dernière : Salam. Effusions, embrassades, et tout allait super bien. Aucun besoin de rassurer les enfants en partant, ils étaient bien ensemble.

Christiane, la maîtresse, a l’air sympa et est maternante, ce qui plait bien aussi aux enfants. La classe est bien agencée, pleine de jeux, livres, petits espaces variés. Les enfants s’y sentent bien. La cour est très vaste, avec de grands arbres qui donnent (heureusement) de l’ombre. On y trouve des toboggans  des trottinettes, des tricycles, un bac à sable. Les enfants ont de quoi se défouler. Les enfants de maternelle sont accompagnés et recherchés jusque dans leur classe par les parents. Ceux du CP et de CE1 rentrent seuls dans l’école. Les horaires d’été sont un peu contraignants, mais bien adaptés à la chaleur : 7h35, ouverture des portes, qui ferment à 7h45. Nous avons dû mettre le réveil, ce qui ne nous est pas arrivé depuis que je suis au Maroc (7 ans…). On se couche donc tôt, épuisés de cette longue journée. Comme la nounou n’est pas encore là à cette heure matinale, j’emmène Mayssa avec moi pour accompagner Elias (quand Khalil est absent, comme actuellement). Elle aime beaucoup et voudrait rester à jouer avec les autres enfants. Elle est fière de porter le sac à dos d’Elias jusqu’à la porte de l’école, et voudrait vraiment faire comme Elias.

Avec la rentrée, il y aura bientôt les activités extra scolaires. Pour le moment, ramadan aidant, rien ne se passe, les adultes n’étant pas trop en mesure de prendre en charge les petits. On a donc encore jusqu’à début octobre pour voir ce qu’on choisit cette année parmi tout ce qu’Elias voudrait faire : l’anglais (l’autre jour il préférait arrêter l’école et faire de l’anglais), le théâtre, comme l’an dernier, le tennis, qu’il adore, le foot, qui ferait tant plaisir à son père, comme à lui d’ailleurs, le piano (juste une lubie de sa mère !). Oui, je sais, nous sommes tombés sur la tête, mais rassurez-vous, la réalité des horaires et des accompagnements va vite nous faire revenir sur terre.

Pour Mayssa, danse classique, danse orientale, chant lyrique et chant chorale, ce sera un bon programme pour cette année. Non, je blague. Je projette, je me fais plaisir. On verra bien dans quelques années. Pour le moment elle chante à la maison et danse devant son frère qui apprécie bien. Elle parle tant qu’elle peut, a une vraie voix, qui casse les oreilles lorsqu’on manque un peu de sommeil. Elle commence à faire des vraies phrases, pas encore très compréhensibles, sauf pour Elias et moi. Elle a bien profité de l’été et est devenue ronde et en pleine forme. Elias aussi est devenu trapu, costaud, presque rond.

Khalil est parti pour ses affaires à Ouarzazate, en profitant pour descendre la famille dans le sud. Brahim, son associé, était avec sa voiture, et à deux ils ont pu ramener tout le monde (Hajja, Afifa, Fatem Zohra avec son mari et son fils, et la bonne). Ils redescendaient aujourd’hui sur Zagora pour finir le transfert de la famille et rentrent sur Ouarzazate demain, sur Marrakech mercredi probablement. Quant à moi, le temps étant superbe, c’est piscine matin (avec Mayssa) et soir (avec Elias). J’ai repris la chorale, car nous préparons un concert pour le 30 octobre. Pour le reste, rien n’a vraiment démarré, ce sera pour octobre. J’ai simplement recommencé mes visites à l’hôpital (pendant le ramadan, les enfants sont quand même malades malheureusement).

A partir de demain, l’école sera en horaires « d’hiver », donc avec un retour entre midi et deux pour le déjeuner : je vais commencer à déguster les trajets entre chez moi et l’école… Cette nouvelle école me change à moi aussi, car je me retrouve avec beaucoup de français, ce qui n’était pas le cas auparavant. Nous étions peut-être une dizaine de parents français aux petites colombes. Ici, 50% des élèves sont français. Alors on côtoie tous les français de Marrakech : ceux qui sont comme moi, couples mixtes, ceux qui sont installés ici, surfant sur la vague du développement touristique et de l’immobilier, jeunes loups, minettes blondes décolorées maquillées, à la dernière mode parisienne ou bobo. Il y a enfin les vrais « expats » (les hommes ont un poste, les femmes sont « à la maison », plutôt classique limite BCBG, de bonnes familles avec de mignons petits blonds) qui vivent beaucoup plus entre eux, car c’est un monde ultra protégé. Ils ont des logements à 30.000 dh par mois (3.000 euros) payés par leur société, comme le personnel (femme de ménage, cuisinière, gardien jardinier et chauffeur au minimum), la voiture et je ne sais quoi d’autre. Ce qui est amusant, c’est qu’avec mon parcours et mes expériences diverses, je me sens bien avec chacun, ne me sens « détonner » nulle part. On verra ensuite qui sont les mamans qui deviennent des amies (souvent ce sont surtout les mamans des amis d’Elias, donc c’est lui qui choisit pour moi).

Pour ce qui est du ryad, j’ai retrouvé toute l’équipe en forme, pas encore sous le stress de la haute saison, mais avec la difficulté de travailler tout en jeûnant, avec de longues journées, chaudes, et en servant aux clients à boire et à manger. L’environnement du ryad a encore bien changé. Plusieurs maisons ont été abattues pour être reconstruites (sans doutes de nouvelles maisons d’hôtes). Des travaux viennent de débuter pour refaire les canalisations (sans doute la consommation d’eau est-elle devenue trop importante pour la capacité des anciennes tuyauteries) : on n’a pas fini d’être dans les travaux et la poussière !

L’école marocaine, elle, a débuté vendredi. Cela a laissé le temps aux parents de se mettre dans le rythme du ramadan, ainsi qu’aux professeurs et à toute l’administration probablement. Les enfants sont nombreux en uniformes dans les rues, toujours en deux roulements chaque demi journée dans la plupart des écoles, pour faire face au grand nombre d’enfants et au manque d’instituteurs ou de locaux.

 

A part cela, comme chaque fois que je rentre à Marrakech, j’ai ce qui me fait plaisir de retrouver, et ce qui ne me fait pas plaisir. Voici ma petite liste de la rentrée 2008 :

Je retrouve Khalil, la maison, mes copines, c’est l’essentiel du bonheur ici (avec mes petits)

Je retrouve le sentiment d’avoir le temps et que les autres aussi ont le temps,

Les palmiers, les oliviers, les bougainvilliers et cette lumière si spécifique à Marrakech,

La gentillesse des gens et leur hospitalité sans cesse renouvelée,

La bonne bouffe, les fruits et légumes avec du goût, les bonnes choses préparées par nos cuisinières, les meilleurs du Maroc,

En revanche…

Je m’énerve en voyant la poussière de cette ville, la crasse, les poubelles gérées n’importe comment, le non-respect du bien commun,

Je m’exaspère en voyant la conduite et les risques que les chauffards nous font prendre,

Je perds le moral face à la misère qu’on trouve ici, surtout quand je vais à l’hôpital,

Je m’énerve quand on sait tout l’arbitraire de ce pays, la corruption ambiante et l’inertie du système, en me disant qu’on n’est pas sortis de l’auberge !

 

Les petites phrases rigolotes d’Elias ces derniers temps :

Présentant une boîte pleine de clés, cadeau pour l’anniversaire de Papito ;

« je ne l’oublierai jamais ce cadeau, parce que c’est important pour papito, sinon il ne sera pas vraiment gâté ! »

A la question « qu’est-ce que tu veux faire comme métier quand tu seras grand ? »

« Je ne sais pas, parce que je suis trop petit, je le saurai quand je serai un grand nenfant »

Elias parlant de la sauce vinaigrette : « la minaigraine »

Elias ce matin parlant à sa maman :

« maman, j’ai découvert que tu avais les cheveux un peu blancs devant » (je réponds que oui !) et il enchaîne « c’est pas possible, c’est seulement les dames vieilles ! ».....

Voyant Mayssa penchée dans mon panier de piscine :

« maman, regarde, la petite est la tête dans le panier, comme un garagiste dans un moteur »

 

Pour voir des photos de la rentrée à Marrakech :

 

http://web.mac.com/veroniquenaciri/iWeb/Site/8AF3BCC0-5721-45C4-B621-145A06BC83F3.html

 

Grosses bises à tous et à bientôt,


Véronique

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