Bonjour à tous,
Vous savez probablement tous déjà que j’ai perdu ma belle-mère vendredi dernier (si je vous ai oublié dans ma liste de mails, j’en suis désolée et je vous
prie de m’en excuser, ce fut un peu précipité). Ma belle-mère avait le cœur malade, et avait eu, depuis le début du mois de septembre, des problèmes rénaux, qui avaient pour conséquence qu’elle
avait de l’eau dans les poumons et respirait très mal. Après un premier séjour à l’hôpital, dont elle a tenu à sortir au bout d’une semaine environ, elle a passé 5 jours chez nous, qui n’ont pas
permis de la soigner, au contraire. Je l’ai ramenée aux urgences le 29, elle était tellement faible qu’il a fallu la porter à 3 pour la mettre dans la voiture. Là ils n’ont intubée et gardée en
réanimation. Elle a tenu encore 5 jours. Le temps pour les derniers de ses enfants de venir à Marrakech, de la voir, et elle a perdu connaissance vendredi matin, et est décédée vendredi
soir.
Même si on pouvait s’y attendre, l’annonce de la mort a été un grand choc et ses enfants ont été très bouleversés. Les filles se sont mises à pleurer en se
lamentant relativement fort. Une grande dramaturgie s’est soudain mise en place, impressionnante pour qui n’y est pas habitué. On parle souvent des « pleureuses » : chacune son
tour se met à pleurer en criant « ma mère, ma mère, elle est partie, elle est morte, mon Dieu, ma mère …. » Ce n’est pas du tout du cinéma, c’est absolument sincère, mais on se
« lâche » sans pudeur, sans essayer de protéger les enfants qui sont au milieu et ne comprennent rien, si ce n’est qu’il y a un drame qui est en train de se passer. Les hommes, qui
croyaient qu’ils ne pleureraient pas puisqu’« ils sont des hommes » ne peuvent que craquer dans cette ambiance. Alors tout le monde pleure et se prend dans les bras. C’est très dur,
mais je suis persuadée que c’est sain, car on évacue la tristesse, on ne garde pas à l’intérieur le besoin de se lamenter, on peut exprimer le malheur d’avoir perdu sa mère, un proche. Je suis
restée un moment sidérée, ne sachant pas bien quelle attitude adopter, essayant de réconforter, de rassurer, d’accompagner cette douleur. J’ai surtout essayé d’assurer la logistique qui devait
suivre, puisque cela se passait chez moi. M’assurer qu’on avait tout ce qui est nécessaire pour les choses à faire, pour accueillir les visiteurs. Il faut dire d’ailleurs qu’il y avait alors une
coupure d’eau dans tout Marrakech (la vraie galère !) car les fortes pluies récentes avaient rendu l’eau potable impropre à la consommation : cela a duré plus de 3 jours ! Une fois
la première nuit passée, où l’on a très peu dormi (avec l’angoisse de savoir tous les autres sur la route : 7 ou 8 heures entre Marrakech et Zagora, avec 2 chaînes de montagnes à
traverser), je me suis occupé des enfants, les miens et les petits cousins, dont la mère était partie dans la nuit pour Zagora. Khalil leur a expliqué que leur grand-mère était partie, et que
leur mère reviendrait plusieurs jours plus tard. Ils ont ensuite été difficiles à tenir : pas de télé pour les calmer (on avait mis une chaîne de radio qui diffuse du Coran), beaucoup de
monde dans la maison, cherchant un peu de calme, des adultes manquant de sommeil et un peu énervés. Khalil a fait les démarches administratives et rituelles avec sa sœur, de façon à ce que l’on
puisse emmener le corps le samedi soir. L’enterrement était programmé à 10 heures dimanche matin (dans la religion musulmane, on enterre les morts très rapidement). Il prévoyait de partir à
minuit, en convoi avec l’ambulance, de façon à rouler de nuit et arriver pile à l’heure : le corps n’étant plus au frais, il ne fallait pas traîner ni rouler de jour (il fait encore chaud).
La journée a été longue, la soirée aussi, et la nuit insupportable pour moi, qui m’angoissais de savoir Khalil sur la route de montagne de nuit, sans avoir dormi depuis 2 jours et avec une
semaine passée pénible. Je le savais épuisé. Il a tenu le choc, mais doit être bien fatigué maintenant.
Je suis actuellement seule à Marrakech avec mes deux enfants. J’ai retrouvé le calme de la maison depuis hier soir. Soudain, je me sens bien seule !
Nous avons été entre 10 et 15 à table à la maison durant la semaine précédant le décès de l’Hajja, les frères et sœurs s’étant rassemblés au fur et à mesure. A l’annonce du décès de Hajja,
nombreux sont ceux qui sont venus immédiatement et le lendemain. Mohamed a appelé Khalil à 21h40 (lui et ses frères et sœurs avaient quitté l’hôpital à 21h00) pour lui annoncer la nouvelle. A
23h00 on devait être 30 à la maison. Khalil a très rapidement organisé le départ pour Zagora de tous ceux qui le pouvaient (un minibus était devant la maison à 1 heure du matin). Entre temps ils
sont tous allés voir le corps de leur mère, moi je suis restée garder les enfants.
Khalil et Anouar (son plus jeune frère) sont allés le soir même auprès de ma belle-mère. Anouar a récité des versets du Coran, et probablement également à
l'oreille droite puis à l'oreille gauche la prière dite de Shahâdâ credo musulman : "il n'y a de Dieu qu'Allah" dit à l'oreille droite et "Mahomet est le prophète d'Allah" dit à l'oreille gauche.
La formule est également ainsi récitée aux oreilles du nouveau-né dès sa naissance. C'est la même formule qui est répétée quotidiennement par le croyant, scandant également les actes des
musulmans lors des funérailles.
Khalil est resté avec sa sœur Afifa et son frère Charaf pour régler ce qu’il fallait faire le lendemain. Comme à l’accoutumée, Khalil a rapidement repris
ses esprits et a pris en main les choses à faire. Il est allé à l’hôpital pour faire préparer les papiers pour faire rapatrier le corps sur Zagora. Il a fait immédiatement venir l’ambulance de
Zagora. Le lendemain, il fallait faire un certain nombre de démarches pour que le corps puisse être sorti et voyager. Il fallait aussi faire les rituels traditionnels musulmans de nettoyage du
corps : c’est toujours un proche qui est en charge, en l’occurrence Afifa. Elle avait préparé à la maison un mélange (camphre, girofle, eau de rose, roses séchées) qui devait servir à
préparer le corps. On m’a demandé une serviette de toilette et un drap blanc. Je ne sais pas bien ce qu’on en a fait. Afifa a été aidée d’autres femmes proches et d’une personne de l’hôpital dont
c’est le travail. On a ensuite mis un linceul blanc (que hajja avait à La Mecque, c’est la tenue traditionnelle du pèlerinage, un long tissu sans coutures, et qu’on avait fait revenir de Zagora
la veille au soir exprès).
Savez vous que dans la religion musulmane, on lave 3 fois le corps d’un homme et 5 fois celui d’une femme…. Pour ceux qui s’intéressent aux détails,
j’ai mis en bas de mail quelques informations trouvées sur internet pour ce qui concerne les dédès et furérailles dans le rite musulman.
Samedi soir, nous étions probablement 50 à la maison. Les membres proches de la famille ont amené de quoi manger : une grande cocote fermée, dans
laquelle un tajine prêt était apporté. Cela permettait de nourrir tous les visiteurs sans que nous ayons trop de travail. J’ai demandé à Amina de rester chez nous pour m’aider. Elle est restée à
temps plein chez moi depuis samedi dernier jusqu’à hier. Elle a pu assurer le ménage et surtout la gestion de la cuisine.
Je reprends ce mail lundi matin.
En dehors du drame du décès de Hajja, nous avons eu à souffrir d’une coupure d’eau généralisée sur Marrakech qui a duré 3 jours (tout le WE suivant le
décès : pas facile avec la maison remplie…), puis, le chauffe-eau a lâché, donc plombier, puis, je me suis fait casser la vitre de ma voiture pour y voler un petit sac de bébé, et enfin, mon
Amina m’a laissée tomber les 4 derniers jours, car elle avait une fête familiale, puis elle était malade. Hier soir logeaient chez moi le grand demi frère de Khalil, sa femme et leurs trois
enfants, de retour entre Zagora et Rabat. Ils sont repartis ce matin.
Je suis un peu fatiguée de ces derniers jours, mais vais rapidement récupérer, maintenant que Khalil rentre (ce soir normalement). Je vais pouvoir compter
un peu sur lui pour les enfants, dont je fais une petite overdose (tout le mois de ramadan, nous avons été décalés Khalil et moi, et j’ai géré les levers, les journées et les couchages
seule).
Un grand merci pour vos nombreux témoignages d’affection pour Khalil et toute notre famille. Nous avons été très touchés.
A bientôt
Véronique
Voici 2 prières musulmanes et une prière chrétienne que j’ai trouvé belles et je voulais vous faire partager :
O mon Dieu, il est devenu Ton hôte - prière musulmane
O mon Dieu, ce mort est ton serviteur,
le fils de ton serviteur, le fils de ta servante.
C'est Toi qui l'as créé et lui as permis de vivre.
C'est Toi qui l'as rappelé
et c'est Toi qui le ressusciteras.
Tu connais mieux que personne
ses actes et son coeur.
Nous venons à Toi pour intercéder
en sa faveur, accueille notre prière...
O mon Dieu, s'il a fait le bien,
rends-le lui au centuple.
S'il a fait le mal, sois indulgent pour lui.
O mon Dieu, il est devenu Ton hôte
et personne ne reçoit aussi bien que Toi.
Il a besoin de la Miséricorde,
et Toi tu peux Te passer de le châtier.
O mon Dieu, affermis ses paroles
quand il sera interrogé.
Ne lui inflige pas des épreuves
qu'il ne pourrait supporter.
O mon Dieu, ne nous prive pas
de la récompense que tu lui donneras,
et fais qu'après lui rien ne nous détourne de Toi.
O voyageurs, pourquoi dormir ?
Auteur : Rûmi, mystique musulman
Amis, le temps va venir de quitter ce monde.
Le tambour résonne du ciel et nous appelle.
Voyez : le chamelier s'est levé,
il a préparé la caravane et veut s'en aller.
O voyageurs, pourquoi dormir ?
Devant nous, derrière nous,
s'élèvent le tintement des clochettes, le tumulte du départ.
A chaque instant, une âme s'en va là oà il n'est plus de lieu.
Un lourd sommeil est tombé des sphères tournoyantes :
prends garde à cette vie si légère,
méfie-toi de ce sommeil si lourd.
Cherche le Bien-Aimé, ami, cheche l'Ami.
O veilleur, sois sur tes gardes :
il ne convient plus de dormir.
Prière pour ceux qui restent
Seigneur,
nous qui avons le privilège de l'amitié,
qui nous lie les uns aux autres
et nous aide à vivre,
nous qui avons la grâce de croire en ton amour,
nous qui avons l'espérance de cette vie plénière
où, réunis avec ceux que nous aimons,
nous te contemplerons face à face,
nous te prions pour tous ceux qui se trouvent
dans la solitude et le désespoir
et dans le vertige de l'absence à tout jamais.
Qu'une main fraternelle se tende sur leur route,
qu'une amitié les réchauffe,
que ton amour se révèle à eux
pour qu'ils se sachent aimés
et que l'Espérance vienne éclairer leur chemin
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LE DEUIL MUSULMAN
La mentalité musulmane face à la mort est directement encadrée par l'enseignement religieux.
Le temps de la mort et des funérailles est un temps spécial pour les musulmans, un moment où tout acte peut prendre une importance considérable. C'est un
peu comme si, après avoir franchi le seuil, le défunt laissait derrière lui la porte de l'au-delà entrouverte, le temps qu'elle se referme d'elle-même en quelques jours.
Ce qui est fait à côté ou à destination du défunt semble avoir une efficacité sur la vie de celui-ci dans l'au-delà tout comme, à l'inverse, chaque acte
est suivi d'une conséquence bénéfique ou maléfique pour son auteur.
Bénéfique lorsque le défunt est honoré, maléfique lorsqu'il y a transgression d'interdit ou négligence dans les devoirs.
La bonne attitude est alors celle qui rappelle, d'abord au moribond, puis ensuite au défunt, ce qu'il y a d'essentiel dans la foi.
Le musulman qui meurt est orienté vers La Mecque et son entourage lui récite la Shahâdâ (profession de foi musulmane). Lorsque le décès est survenu, la
sourate "Yasin" est récitée par un entourage surveillant ses propres pensées à proximité du corps. Celui qui pense "à mal" près d'un défunt ou qui feint sa peine porte du tort au disparu et à
lui-même par contrecoup.
La mauvaise attitude est donc celle qui va de la malveillance à l'hypocrisie.
Mais elle peut aussi être celle qui dénote d'une absence de foi. Ainsi, L'Islam condamne vigoureusement les exagérations de larmes ou de sentiments. Il
permet la peine, mais exclut les attitudes démonstratives car les larmes doivent être dignes et discrètes. Souvent, les hommes ne pleurent pas.
La foi est donc le soutien naturel du musulman pour qui, tout se résume dans la phrase : "c'est à Dieu que nous appartenons et c'est à lui que nous
retournons".
LA FAMILLE ET LA COMMUNAUTE
Selon la tradition et dès que le décès est survenu, la famille en avertit les amis, les gens vertueux de la communauté et les proches parents. La maison du
défunt est alors ouverte aux visites pour les condoléances. Les femmes reçoivent les femmes et restent au domicile. Les hommes reçoivent les hommes la plupart du temps chez un voisin.
La durée des visites au domicile est indépendante des délais prescrits pour
organiser les funérailles proprement dites. Les condoléances se pratiquent pendant trois jours et pas au-delà, sauf dans le cas où quelqu'un se déplace de
loin. Il est de bon ton, pour un musulman, de s'y astreindre. Le visiteur emprunte souvent la formule de politesse : "Que Dieu augmente ta récompense, t'accorde l'endurance et pardonne à ton
regretté" à laquelle répond la famille : "Amen, que Dieu te récompense et t'évite tout mal".
ALLER AU PLUS VITE
Tout enterrement doit être réalisé dans les plus brefs délais. En pays musulman, un mort avant midi est enterré le même jour. Un mort de l'après-midi est
enterré le lendemain matin. Plus le défunt a été pieux de son vivant, plus vite on doit l'enterrer. On raconte même qu'un imam turc décédé à 16 heures de l'après-midi a été enterré le soir même,
avant que le soleil ne se couche (car on n'enterre jamais la nuit).
LA COMMUNAUTE FACE A L'IMPURETE
La mort est donc conçue et vécue comme un phénomène " répréhensible ", relatif au désordre. En effet, la communauté considère que la mort " souille " tout
ce qu'elle approche ou ce qu'elle atteint. Cette notion de souillure explique bien l'importance des rites qui visent à éliminer totalement cette impureté, présente tant par le cadavre que par ses
proches, voire toute la maisonnée.
Les interdits sont avant tout centrés sur le corps, reflet de la société, lieu par excellence de toutes les souillures, et c'est en réglementant toutes ses
fonctions que l'on pense pouvoir se mettre à l'abri de la confusion.
D'où la nécessité de procéder à une ultime toilette du mort en raison de sa vertu purificatrice. L'impureté écartée, tout rentre dans l'ordre, car il n'est
convenable de rencontrer Dieu qu'en état de pureté " Dans l'agonie bien des impuretés ont pu se produire et il convient de ne rencontrer la face du Seigneur qu'en état de pureté absolue
De plus, cette impureté ne touche pas que le cadavre, elle est également le désagrément de tous les proches du défunt. C'est ainsi que la famille en deuil
est tenue traditionnellement de se rendre au hammam une semaine après l'enterrement, afin d'ôter l'impureté consécutive à la mort. En outre, la mort est perçue en tant que désordre social car
elle perturbe et entame l'agencement et la cohérence du groupe. La conscience grégaire pousse la communauté à se sentir coupable et affectée à la fois par la disparition d'un de ses
éléments.
LA TOILETTE MUSULMANE
La toilette musulmane est l'élément le plus important des rites funéraires en Islam. Y pourvoir est un devoir sacré que le musulman réserve à son
prochain.
Agé ou jeune, entier ou non, le corps d'un défunt doit être lavé, à l'exception des martyrs tombés pour l'Islam, nettoyés par leur propre sang.
La toilette du musulman intrigue les occidentaux par son aspect mystérieux, mystique même et par la force obligatoire qu'elle exerce sur les croyants. Les
musulmans sont d'ailleurs réticents lorsqu'on leur demande de préciser la méthode adoptée pour nettoyer le corps. En fait, si la toilette s'impose avec une telle vigueur, c'est parce qu'elle
représente un devoir des vivants à l'égard du défunt.
D'ABORD UNE PRE-TOILETTE
Quelques minutes après la mort, une pré-toilette est pratiquée par le plus intime du défunt, souvent dans le secret car les musulmans sont pudiques et
chastes. Le corps ne peut être connu que par le plus proche. Après la mort la toilette d'une femme est effectuée par des femmes, celle d'un homme par des hommes. Seules exceptions, le mari peut
laver sa femme et une mère peut laver son fils jusqu'à l'âge de six ans.
Il existe une autre nuance qui, bien que n'étant pas elle-même directement dans la doctrine de l'Islam en découle cependant indirectement. En effet, la
pré-toilette met le corps du défunt en "conformité" avant qu'il ne soit confié à l'Imam pour la toilette rituelle proprement dite.
Un récipient d'eau est chauffé dans lequel on mélange du henné, lequel est censé garder souples les muscles du défunt et faciliter ainsi la deuxième
toilette. Les rejets éventuellement survenus pendant le trépas sont nettoyés. On asperge tout le corps avec l'eau mélangée au henné, lequel masque la couleur naturelle de la peau en la
colorant.
AU DOMICILE
La famille s'occupe de tous les préparatifs et fait chauffer de l'eau. Elle n'est ni froide, ni bouillie. On y ajoute de l'alcali, de l'eau de rose ou
toutes sortes d'essences sans alcool.
L'usage d'une eau de toilette est proscrit à cause de sa teneur en alcool. En Orient, on ajoute 300 grammes de feuilles fraîches de lotus dans l'eau tiède.
Le corps est souvent parfumé par une macération de camphre et de feuilles de myrte dans de l'huile de cèdre, à défaut une huile neutre. Il faut deux serviettes de tissu pour enrouler autour de la
main et deux carrés de ce même tissu pour couvrir les organes génitaux du défunt.
Le corps est placé sur une table en bois blanc, de 2 mètres sur 1,20 mètre et d'une hauteur d'environ 50 cm. Souvent, cette table est gardée à la mosquée,
ainsi que les ustensiles, seaux, éponges nécessaires.
A L’HOPITAL
Une personne expérimentée et honorable doit diriger la toilette, aidée la plupart du temps par une personne plus jeune.
Celle qui dirige doit obligatoirement avoir accompli le pèlerinage en lieux saints.
Les deux intervenants peuvent être raisonnablement payés pour leur service, "à hauteur du prix d'un tablier et d'une paire de chaussures" dit la
coutume.
Le corps est posé sur la table et déshabillé en coupant les vêtements le long de leurs coutures. L'opération se déroule en milieu clos coupé des regards
extérieurs.
Elle se décompose en trois étapes :
1. Le nettoyage du corps
2. les ablutions rituelles avec prières spéciales
3. le lavage et onctions de parfums.
Le corps est dirigé face à l'est, tête à l'ouest.
Pour le nettoyage, l'eau est versée en abondance sur le corps de manière à ce qu'elle touche toutes les parties de celui-ci. Le nettoyage est pratiqué par
une personne pieuse et honnête.
Il commence par un savonnage général du corps dans l'ordre suivant : la tête, puis le dos, main droite, main gauche, pied droit puis pied gauche. Pour les
femmes, les cheveux sont dénoués et lavés.
Ensuite, on nettoie les parties sexuelles, théoriquement en laissant dessus le carré de tissu. Sinon, l'opérateur tourne son regard dans une autre
direction. Le corps est ensuite rincé à grande eau. Les parties du corps ont été savonnées et grattées à l'aide d'un torchon enroulé autour de la main. Enfin, le buste du défunt est relevé et
l'abdomen massé. A la suite de quoi, le siège est nettoyé avec du coton et de l'eau.
A la différence des pratiques occidentales où l’on empêche les écoulements et dégagements gazeux, les musulmans bouchent également tous les orifices, sauf
la bouche, non pas pour protéger l'environnement des émanations, mais pour protéger l'âme contre toute impureté extérieure pouvant rentrer par les orifices durant la période où elle est sensée
être encore à l'intérieur du corps. La toilette est donc en partie motivée par la volonté de défendre l'âme du défunt.
RECIT DE LA SHAHADA
Dès que possible l'imam vient au domicile du défunt pour réciter à l'oreille droite puis à l'oreille gauche la prière dite de Shahâdâ credo musulman : "il
n'y a de Dieu qu'Allah" dit à l'oreille droite et "Mahomet est le prophète d'Allah" dit à l'oreille gauche. La formule est également ainsi récitée aux oreilles du nouveau-né dès sa naissance.
C'est la même formule qui est répétée quotidiennement par le croyant, scandant également les actes des musulmans lors des funérailles.
L'UNION DU CORPS ET DE LA PRIERE
Le musulman prie avec son corps. Les ablutions quotidiennes visent à maintenir un état de constante pureté physique, placée comme préalable nécessaire à la
pureté de l'esprit.
L'homme pieux commence les ablutions en disant à voix haute : "Je me propose de faire les ablutions à ce mort". L'intervention suit un ordre rituel précis
: mains, bouche, intérieur du nez, figure, bras, oreilles, cheveux, pieds, côté droit avant côté gauche.
L'homme est lavé trois fois, la femme cinq. Le dernier lavage est procédé avec du savon. Les actes accomplis sont accompagnés par des formules à mi-chemin
entre la prière et le commandement.
FORMULES DE PRIERE UTILISEES AU MOYEN-ORIENT
La première se récite pendant l'ablution des trois parties : main, bouche, nez.
"Je reconnais qu'il n 'y a qu 'un seul Dieu et que Mohamed est son prophète. ô Seigneur puissant et miséricordieux, rend l'entrée de l'enfer illicite pour
son corps".
Pour la figure ; "Seigneur blanchit sa figure et rend son action bonne, ô Bienfaisant".
Pour la main droite : "Seigneur donne lui son livre dans sa main droite et ne le fait pas derrière son dos".
Seigneur donne lui son livre dans sa main droite et ne le fait pas derrière son dos".
Pour la main gauche : "Seigneur, facilite lui les affaires et ne les rend pas difficiles".
Pour les oreilles : "Seigneur, fait lui entendre du bien au paradis de... ô Puissant, ô Clément".
Pour les cheveux : "Seigneur, rends l'entrée de l'enfer illicite pour ses cheveux, ô Puissant, ô Oppresseur".
Pour le pied droit : "Seigneur, raffermis son pied droit sur le pont droit".
Pour le pied gauche : "Seigneur, raffermis son pied gauche sur le pont miséricordieux".
ONCTIONS ET HABILLAGE
Le corps est ensuite recouvert de henné après avoir été aspergé par de l'eau par fumée. Les jeunes gens non mariés ont les pieds et les mains teintés au
henné pendant quelques instants, signe nuptial qui est destiné à une félicité promise dans l'au-delà. Ensuite, leur corps, tout comme celui de n'importe quel musulman, est recouvert des pieds
jusqu'au cou par du henné. Les jeunes filles sont maquillées, et les cheveux dénoués des femmes sont tressés.
On imprègne alors le corps d'huile camphrée et parfumée à la myrte.
Ensuite, le corps est recouvert par un linceul de coton blanc, lequel peut être au préalable encensé trois fois. Le linceul doit être souple, blanc et en
fibre naturelle, coton ou lin pour les hommes, parfois de la soie pour les femmes. La fibre de soie est déconseillée : "N'exagérez pas les linceuls, ils seront vite abîmés" a dit Muslim, témoin
du prophète. Aucune couture ne doit être faite.
Le linceul est une bande de tissu d'un mètre de large environ, et d'une longueur de 9 m à 11,50 m. On nous a assuré, non sans un petit sourire, qu'il faut
souvent deux mètres supplémentaires de tissu pour revêtir la femme musulmane. En théorie, le musulman est enterré nu dans le linceul. Il est cependant admis d'utiliser des vêtements, moyennant le
respect de certaines règles.
Le linceul enveloppe ensuite le corps.
Quatre bandelettes de tissu sont découpées. Ensuite, le linceul est découpé en trois parties pour les hommes et cinq parties pour les femmes. Le linceul
s'enroule du haut vers le bas du corps, partant de la droite vers la gauche avec des méthodes variables selon les régions. Les grands principes toujours respectés sont l'extrême pudeur à l'égard
du défunt et l'usage constant du nombre impair, soit trois, soit cinq.
De la girofle et du parfum peuvent être placés dans le linceul. Ensuite, les quatre bandelettes maintiennent le linceul enroulé autour du corps. La
première se place aux chevilles, la seconde aux genoux, la troisième au niveau des bras et de la poitrine et la dernière pince le linceul au-dessus de la tête. Le corps est alors souvent encensé
trois fois, puis placé dans un drap de la maison, toujours blanc. Tous les nœuds sont des nœuds simples. En terre musulmane, ils sont dénoués dans la tombe par ceux qui reçoivent le corps, ces
derniers agissant en disant "bismil-leh !" (au nom de Dieu). Les nœuds sont censés gêner la sortie de l'âme du corps. L'imam se tient derrière la tête du défunt et récite la 36ème sourate avant
de sortir de la maison.
L'encens brûle derrière le défunt. L'eau qui a servi à la toilette est jetée au loin.
Les torchons et carrés de tissu sont détruits. Le seau et autres ustensiles sont rapportés à la mosquée. La bassine dans laquelle a chauffé l'eau est
purifiée avec de l'eau et de la farine. Celui qui la nettoie doit réciter trois fois la 36ème sourate : "je reconnais qu'il n'y a qu'un seul Dieu et que Mohamed est son prophète".
UNE DIMENSION COMMUNAUTAIRE TRES FORTE
Elle provoque une mobilisation générale autour des endeuillés, visant à les aider pendant les premiers jours en les déchargeant de tout souci. Toujours
selon la tradition, les voisins veillent eux-mêmes à ce que le domicile du défunt soit propre, font la cuisine, reçoivent les visites pour que les proches soient le moins possible dérangés. Ils
nettoient de fond en comble l'appartement du défunt dès que le convoi part vers le cimetière. Ce sont généralement eux qui préparent le repas de retour du cimetière.
SUCCEDER AU DEFUNT
A ce repas, l'imam qui a présidé les funérailles est convié. Le repas est destiné à l'âme du défunt. L'imam fait la prière et le fils pour le père décédé,
ou la fille pour la mère décédée, entame le repas en mémoire du défunt. Il est alors courant, en tant que plus proche par le sang, qu'il ou elle, appelle alors symboliquement le défunt.
Cela crée en général un moment d'émotion. Le repas consacre le remplacement du défunt dans sa place au sein de la famille et de la société par son
représentant le plus proche. Celui ci veille alors à remercier tous ceux qui se sont associés à la peine de la famille. Un repas pour l'âme du défunt est ensuite organisé le 7ème jour, puis le
40ème jour, puis le 7ème mois, puis au premier anniversaire du décès.
PARTICULARITES DU DEUIL
Le deuil ne doit pas affecter la vie courante de la famille au delà de trois jours. En revanche, la veuve doit tenir le deuil pendant quatre mois et dix
jours.
La femme musulmane se culpabilise souvent lors du décès de son mari. Elle peut être considérée en état d'impureté par la communauté du fait de son
deuil.
Au Maghreb, une veuve trouve difficilement la possibilité de se remarier. Le deuil de la femme turque est encore plus sévère. Elle doit rester endeuillée
plus de douze mois, porter la tenue noire et le foulard blanc et ne consommer aucune substance excitante comme le café par exemple.
L'AUMONE EST UN DEVOIR
Il est dit que la première chose à faire par les survivants est de régler les
dettes du défunt. "L'âme du croyant est esclave de sa dette jusqu'à son règlement" a dit Al Bukhari, témoin du prophète. Il arrive que la famille ne puisse
honorer les engagements pris par le défunt ou qu'elle n'ait pas les moyens de pourvoir aux obsèques, dont les frais sont considérés comme la dernière dette du défunt. La communauté se mobilise en
conséquence pour que l'âme du défunt soit libre de toute dette, l'aumône étant alors considérée comme un mérite pour celui qui l'accorde.
Dans cet ordre des choses, une famille musulmane qui ne voudrait pas s'acquitter honnêtement des frais engagés pour les funérailles pourrait s'exposer à
voir son cas critiqué à la mosquée. L'imam peut alors concilier le litige entre le créancier et la famille débitrice.
UNE VIE FUTURE
"Rendez visite aux malades et suivez les convois funèbres, cela vous rappelle la vie future" dit Muslim, témoin du prophète. Les musulmans assument
collectivement le décès d'un des leurs et y trouvent du mérite.
Le corps est saisi par le drap dans lequel il est enveloppé et déposé couché sur le côté droit de telle sorte qu'il pourra regarder vers La Mecque. Ce
détail est d'une importance capitale pour le musulman qui voit dans son application une condition incontournable pour le réveil au jugement dernier. Souvent, des coussins sont installés dans le
cercueil pour maintenir le
A LA MOSQUEE
Le passage du défunt à la mosquée n'est pas une obligation, au contraire. La mosquée est un endroit que les croyants protègent contre l'impureté. Or, le
corps du défunt est considéré comme impur. Malgré cela, il est courant que la communauté accepte, sur demande de la famille, une cérémonie en présence du corps à la mosquée, surtout lorsque le
défunt s'y impliquait beaucoup. La cérémonie se déroule toujours selon le même principe. Le cercueil est installé face à La Mecque, c'est-à-dire dans l'axe Nord-Sud, et non plus Est-Ouest comme
pendant la toilette car le défunt n'est plus couché sur le dos mais sur le côté droit. La règle veut que ce soit sa tête et plus précisément le regard du défunt qui soit dirigé vers l'Est, bien
que ce principe soit diversement compris. Théoriquement, puisque la mosquée est orientée à l'Est, le cercueil se place perpendiculairement au sens longitudinal de la salle de prière.
L'imam se met derrière le cercueil, parfois accompagné de servants, c'est-à-dire des personnes honorables de la communauté, le plus honoré étant celui de
droite. Les servants sont souvent au nombre de trois. L'assistance elle-même se dispose sur trois rangs, le premier étant plus honorable que le second etc., la droite toujours plus favorable que
la gauche. Ceux qui se relaient pour porter le cercueil vont au deuxième et troisième rang car les notables de la communauté, souvent anciens et disposés au premier rang, ne sont pas physiquement
sollicités lors des funérailles.
Les participants restent debout et doivent accomplir la prière sincèrement. L'imam commence par le récit de la Fatiha, chapitre premier du Coran, précédé
par "Allaho Akbar". Ensuite, l'invocation "Allaho Akbar" est reprise suivie de la prière dite abrahamique. Une troisième fois il dit "Allaho Akbar" et fait des invocations pour le défunt.
Le texte de cette invocation (assez longue) varie selon que le défunt est un enfant ou un adulte. Une quatrième fois, l'imam dit "Allaho Akbar" et ensuite
procède au salut final qui consiste à dire successivement vers la droite, puis vers la gauche, la phrase suivante (traduction en français) : "La paix et la clémence de Dieu soit sur vous".
LE CORTEGE ET L'INHUMATION
Les Musulmans croient que le corps dans la tombe sera ressuscité au dernier jour et de ce fait, refusent systématiquement la crémation.
Les dignitaires, les anciens de la communauté et l'imam précèdent le corbillard en convoi jusqu'au cimetière. La famille se place derrière le défunt et le
restant de la communauté suit, porteurs y compris.
Des invocations pieuses sont adressées par l'imam à l'assistance qui répond (malgré que l'acte de parler à voix forte soit déconseillé par la tradition).
Le rythme du corbillard s'adapte à la marche de ceux qui sont devant. A moins que les personnes soient âgées, leur rythme de marche funéraire est plus rapide que celui des Occidentaux. Les
musulmans considèrent qu'il faut aller au plus vite enterrer les défunts. Arrivées devant la tombe. Ies femmes du cortège, si elles sont venues au cimetière, soit repartent, soit s'éloignent. Le
défunt est descendu dans la tombe par ses coreligionnaires, tête la première et ensuite la fosse est rebouchée par leur soin, chacun manipulant quelques pelletées de terre. L'imam pose une pierre
sur la tombe pour marquer l'emplacement du défunt côté tête et, se plaçant derrière la tombe, adresse une dernière prière au défunt sans la participation de la communauté (exhortation intime du
défunt).
L'obligation d'inhumer en cercueil sur le sol français ampute une bonne partie du rituel traditionnel funéraire, ce qui la rend frustrante pour les
fidèles. Les instants qui suivent la descente du corps dans la tombe sont traditionnellement utilisés pour interpeller le défunt, desserrer les liens du linceul et découvrir le visage du
disparu.
Rites du passage de vie à trépas. À l'heure de l'agonie, on lui donne à boire un verre d'eau pour le purifier intérieurement, on pose une cuillère de
miel dans la bouche et sur le nombril et on pince très fortement un doigt de pied pour que la mort soit douce.
On le tourne vers la Mecque, on lui tient l'avant-bras droit, coude posé sur le lit, l'index désignant le ciel, en répétant fois avec lui dans sa langue le
Kibla : " Allah est Dieu, Mahomet est son Prophète ". Si on est un de ses proches, on lui demande pardon en l'embrassant sur le front et sur l'épaule.
Après sa mort, le corps du mort est tourné vers la Mecque (le visage tourné vers le sud, la tête au sud-ouest, les pieds placés au nord-est). Le corps est
lavé trois fois de suite selon des règles précises, puis les yeux sont fermés et les pieds sont liés. Le corps, nu, est ensuite enveloppé dans un linceul.
L'essentiel, c'est que les femmes lavent le corps de femme ; les hommes le corps d'homme.
Rites des funérailles. Dans la tombe, le corps est couché sur le coté droit, pieds au nord-ouest, tête au sud ouest la face tournée vers la Mecque. Trois
pleines mains de terre seront jetées par chacun des proches sans aucun artifice, riches et pauvres étant enterrés dans la même terre.
La tombe est suffisamment large pour que le mort puisse se retourner à l'appel des anges Munkar et Nakir qui l'interrogeront sur la manière dont il a été
fidèle.
En cas de nécessité absolue la transfusion sanguine est admise.
Autopsie et prélèvements d'organes : (Interprétations différentes selon les sources).
Où va l'âme après la mort ? Le paradis est un lieu de délices et chacun y occupe une place suivant ses mérites. On n'y rentre que grâce à la
miséricorde divine. L'enfer existe, lui aussi. C'est le lot de ceux qui ont commis des fautes impardonnables, comme de nier la divinité de Dieu. Au moment
de la résurrection, chacun retrouve son enveloppe physique
La prière de l’absent
Les conditions de validité de cette Prière:
1- Il faut que le défunt soit musulman ou d'un père musulman s'il est encore impubère.
2- Il faut qu'on ait procédé à la lotion pour le défunt, qu'on l'ait enveloppé d'un linceul sauf s'il agit d'un martyr.
3- Le cercueil doit être placé devant ceux qui prient.
4- Le brancard doit être placé sur le sol, il ne doit pas être porté sur épaules durant la prière ni posé sur un banc.
5- tout ce qu'on exige pour une Prière normale est exigé pour cette Prière, la formulation de l'intention, la pureté du corps, des vêtements et du lieu de
la Prière. Il faut couvrir sa nudité et s'orienter vers la Qiblah.
La manière de l'accomplir:
1- On place le cercueil face à la Qiblah horizontalement de façon que la tête du défunt soit vers la droite.
2- Si c'est un homme, l'Imam -ou le fidèle qui prie isolément- se tiendra à la hauteur de sa tête, pour une femme, il se placera à la hauteur du milieu de
son corps.
3- L'Imam ou le fidèle qui prie isolément formule l'intention en disant:"J'ai l'intention de prier quatre Takbirates pour l'âme du mort". Si le fidèle prie
derrière un Imam, il ajoutera "en commun" après quatre Takbirates.
4- Il prononce la formule de consécration de la prière "Allahou Akbar" et pose ses mains sur la poitrine, la droite sur la gauche. Il agira de même dans
les autres Takbirates.
5- Il commence par demander la protection d'Allah contre Satan,puis sans réciter l'entrée de la Prière, il invoque Allah par ces paroles:
"Au nom d'Allah le Clément, le Miséricordieux" puis récite la Fatiha.
6- Il lève de nouveau les bras pour dire: "Allahou Akbar" et prononce la prière pour le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dans la version dite
Abrahamique (celle qu'on récite durant le Tachahoud dans la Prière rituelle).
7- Il répète une 3ème fois: "Allahou Akbar" puis invoque Allah pour le mort. Plusieurs formules on été rapportées à ce sujet, une seule est
suffisante.Voici la meilleure:
"Seigneur! ce mort est Ton serviteur, le fils de Ton serviteur et de Ta servante... Il a quitté les plaisirs du monde, ceux qu'il aime et ses amis et il
descendra dans l'obscurité de la tombe et affrontera seul les épreuves du tombeau. Il attestait qu'il n'y a de divinité que Toi sans associer personne et que Mohammad (salut et bénédiction sur
lui) est Ton serviteur et Ton Envoyé, Tu le connais mieux que nous. Seigneur! il est devenu Ton hôte et Tu es le meilleur des hôtes. Il a besoin de Ta Miséricorde mais Toi, Tu peux lui éviter Ton
châtiment: Nous venons à Toi pour intercéder en sa faveur, et pour implorer Ton pardon.. Seigneur! s'il a fait le bien augmente en la rétribution, s'il a fait le mal,montres Toi indulgent à son
égard! Seigneur! exempte-le de l'épreuve de la tombe et de ses supplices.. Reçois-le en paix par Ta Miséricorde jusqu'à sa résurrection dans Ton Paradis. Seigneur! pardonne-lui accorde lui Ta
Clémence, réserve-lui un accueil généreux, lave-le avec de l'eau, et de la glace, purifie-le de ses fautes comme l'étoffe blanche est purifiée de toute souillure. Donne-lui en échange une demeure
meilleure que la sienne, une famille meilleure que la sienne et une épouse meilleure que la sienne".
8- L'Imam répète une 4ème fois:"Allahou Akbar" puis invoque Allah en faveur de tous les musulmans par ces paroles."Seigneur! pardonne à nos vivants, à nos
morts, aux présents ici, aux absents, aux petits comme aux grands et à tous ceux qui nous ont dévancés dans la foi.
Seigneur, fais que celui que Tu ôtes la vie, la quitte en étant croyant: Seigneur! ne nous prive pas de la rétribution que Tu accordes à notre regretté et
protège-nous des tentations. Seigneur! fais que nous ne soyons point éprouvés par d'autres malheurs, pardonne-nous, pardonne-lui ainsi qu'à tous les musulmans et les musulmanes, aux croyants et
aux croyantes".
9- Il termine par la salutation finale: une fois vers la droite et une autre vers la gauche.
La famille, dans son sens le plus large, se retrouve régulièrement au cimentière pendant les 40 jours suivant l'enterrement. Au bout de 40 jours, un repas
pris en commun clôt officiellement le deuil
" Comment êtes-vous infidèles envers Allah, alors que vous étiez morts et qu'il vous a donné la vie, alors qu' ensuite il vous fera mourir, puis vous
ressuscitera, alors qu'à Lui vous serez ramenés " (Coran sourate 11, 26-28}
représentations où par exemple " les morts dans l'au-delà, mangent, boivent, éprouvent des sentiments, sont capables de passion et même se reproduisent !"
C'est que la mort se définit, comme un passage, une transition, une sorte de vie, qui prolonge, d'une façon ou d'une autre, la vie individuelle. Elle est selon cette perspective, non pas une
idée, mais une image, une métaphore de la vie, un mythe si l'on veut.